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décembre 2012


 


Jean Marc Metmer Photo-cocktail. Gin fizz, tonic ? Ou plus simplement une menthe à l'eau ? Avec au premier plan évidemment les incontournables glaçons. Il ne manque que la paille, à moins quelle soit dans mon oeil. Qui sait ? A siroter en tout cas.

Rémy Verneuil Bien vu Jean-Marc, une image est toujours un cocktail. C'est toujours constitué de plein de choses plus ou moins diverses voire opposées. Des bulles, des glaçons, de la couleur, du liquide, de l'opacité et de la transparence, dubo dubon dubonnet (et ce qu'il y a dessous, bien sûr!); l'ordre de ma liste a-t-il une quelconque importance?

Et la paille c'est sans aucun doute le moyen technologique de communication, nos irrésistibles FB et autres réseaux sociaux (ça me rappelle un dessin de Gias Salé (cyclope en train de se faire une ligne de "lecture" par paille interposée directement dans l'oeil. Sommes-nous donc tous devenus des cyclopes?)) .


JMM La paille c'est peut-être ça. Le médium. Là c'était une façon de regarder ta photo de manière toute personnelle. Avec deux sens. Un sens esthétique où je laissais mon imagination vagabonder.En gros (oh c'est pas joli ça comme expression) j'imaginais une "paille".Et un sens moral où mes vagabondages ( la paille dans l'oeil ou ne rien voir et dire des bêtises) étaient peut-être carrément à côté de la plaque.Photographique cela va de soi.



JMM Pour les cyclopes, vu ton interrogation qui semble négative, ce n'est pas la pire des déchéances. Qu'un oeil certes mais quel oeil ! Forgerons, batisseurs, pasteurs, les fils du ciel et de la terre n'ont rien à envier à ceux qui ont deux yeux mais qui ne voient rien !


JMM Excuse moi Rémy mais j'aurais dû te préciser que je déteste Ulysse. J'ai toujours préféré Polyphème amant malheureux de Galatée.


JMM Ulysse ce n'est pas un jongleur. Sa route bien qu'il soit totalement perdu en mer avec ses compagnons est paradoxalement toute tracée. Casser la gueule aux prétendants qui s'empressent autour de sa femme. Oh quelle connasse la Pénélope !

 


RV La paille dans ce cas serait le meilleur moyen pour saisir ce qui est au fond.

 

Quand à Ulysse, c'est un faible chanceux qui compense sa faiblesse par la ruse! Est-ce du courage? Nous sommes tous des Ulysses. 

Les cyclopes, s'ils ont de la science dans les veines ont aussi une certaine propension radicale et disproportionnée à la violence qui évidemment toutes deux se retournent parfois contre eux.

 

Merci encore pour toutes ces précieuses passerelles et commentaires. C'est pas tous les jours...


JMM Ulysse c'est l'ultra-violence...Je parle du principe de la violence. Pas de son enracinement dans tel ou tel contexte historique ou dans telle ou telle histoire particulière. Pire que les cyclopes. Les cyclopes sont généralement considérés je crois, comme des êtres certes violents mais primaires. D'intelligence assez limitée. Ulysse c'est la violence sophistiquée.Plus intellectuelle, plus abstraite. Chez le cyclope mangeur d'hommes, il y a quelque chose qui ressemble à du théâtre, de la bouffonnerie.... Ca fait un peu monstre en carton-pâte.On dirait des catcheurs.D'ailleurs même dans les représentations du cinéma, ça nous fait rigoler. Pas Ulysse...Ulysse n'a jamais fait rire personne même au cinéma ! D'ailleurs il n'a aucun humour.Il n'a qu'un but. Revenir sur sa terre natale ( ce que l'on peut comprendre) et reprendre ses prérogatives de roi, ses terres, retrouver sa femme,son fils.... Aucune épreuve, aucune rencontre,aucune alternative, ne le détourne de son but. Même le temps (20 ans) n'altére pas son objectif. L'espace j'ai déjà dit.On tourne quasiment en rond ( on se marirait presque entre cousins n'est ce pas ?). Ulysse c'est l'irruption dans la mythologie grecque de l'ultra-violence dans toute sa radicalité. Sans doute parce que c'est le dernier héros de la mythologie grecque classique. Alors Ulysse me fait penser à d'autres sombres héros d'une autre mythologie.... celle du Reich millénaire....Je le vois bien dans un bunker en flammes à Berlin, en train d'expliquer (avec mille ruses et des yeux- deux- exorbités) qu'il est toujours le maître du monde. Ou d'éliminer les prétendants avec du zyklon b, le rusé ! Aujourd'hui ce serait un taliban ou un avatar de taliban.

 

JMM Excuse Rémy de tout ce verbiage. C'était en fait pour dire une banalité. Ulysse n'a aucun esprit critique. Comme beaucoup de héros grecs. Souvent déterminés et les jouets des dieux, du destin... mais comme il n'a jamais de scrupules, je me suis permis bien témérairement et surtout bien légérement, de l'identifier à d'autres crapules ... Il doit y avoir un peu de vrai. Très peu sans doute mais un petit peu. Et ron et ron petit patapon !


RV Non, non, Jean-marc, ce n'est surtout pas (que) du verbiage!! Non et non. Si seulement un dixième de mes amis facebookiens ne disaient qu'un dixième de ce que tu dis, je serais le plus heureux des internautes!

Quant à Odysseus (nom grec d'Ulysse; je préfère l'appeler comme ça) dont le sens peut vouloir dire "fâché", c'est à dire animé peut-être d'une certaine "colère divine", ou "fâchant les dieux" (par rapport à ton propos de dernière guerre mondiale, je dirais donc qu'il est un fachiste!...). Un autre sens à été mis en évidence, celui de "petit"!

Voilà tout est dit : un petit frustré emplit de haine qui plonge le monde dans le chaos en sacrifiant son peuple (équipage dans les cas d'Odysseus). Le rapport avec un sombre personnage historique est fait mais n'insistons pas plus là-dessus. Rappelons que de ce héros grec dont nous parlons vient l'idée du cheval de Troie donc, comme tu dis, l'ultra-violence sophistiquée car il utilise, outrage maximum, injure suprême, comme moyen un présent au dieu Poséidon pour berner ses adversaires. A cause de cela ce Dieu s'acharnera contre lui (les Cyclopes tardifs de son odyssée sont fils de Poséïdon - à noter aussi que cela raconte la déclassification de ce Dieu qui apparemment était beaucoup plus central et terrestre avant la suprématie de Zeus et ses favoris).

 

Par contre, je ne suis pas bien convaincu sur la volonté de ce héros qui en fait ne fait que réagir, balloté et acculé, au bord de la catastrophe quand elle n'est n'est pas déjà là, certes assez efficacement avec la dernière énergie, sa chance et sa perversion (avec les dégâts que cela cause) aux coups du sorts qu'il a lui-même provoqués. Mauvais marin, mauvais guerrier, mauvais mari (si on peut croire que ces rencontres dans les îles ne sont pas qu'ensorcellement subit - ceci dit Personne ne croira que Pénélope de son coté l'ait attendu pendant 20 ans!) mais bien malin.

 

Ce personnage, je trouve, représente très bien le fonctionnement de notre société moderne. La vue à long terme - ces fameux 20 ans- et la volonté qui va avec (je parle de volonté du bien commun, non pas un intérêt purement personnel) sont dons à interpréter autrement; nous ne faisons que réagir quand il est déjà trop tard, etc..

Et mieux encore je vois en lui la personnification de l'homo sapiens sapiens (il en faut bien deux!) sous sa forme la plus évoluée (et donc pervertie à bien des égards) : le cro-magnon. Les cyclopes en seraient-ils des Néanderthaliens ?

 

JMM Sans doute de tout ça. En fait ce n'est peut-être pas Ulysse que je n'aime pas trop. C'est peut-être tout simplement Homère. Oh merde alors (Homère d'alors) !

C'est l'absence de merveilleux dans son récit (au moins à propos d' Ulysse) ou plus précisément non pas à proprement parler d'absence de merveilleux, mais le merveilleux ( Cyclope, Circée, Cheval de Troie, Sirènes ...) tout se termine de manière utilitariste ou volontairement destructeur du merveilleux (de la part d' Ulysse j'entends). Le cyclope qui n'a qu'un oeil, Ulysse lui créve. Le cheval de Troie (Ulysse l'utilise pour baiser ses ennemis) les sirènes ( Ulysse ne céde pas à leurs chants) Circée la magicienne transforme ses compagnons en pourceaux mais pas lui..etc... Ulysse ou le destructeur du merveilleux. Je ne sais pas si j'arrive à faire comprendre ce que je veux dire...


RV Il y a infiniment à dire sur ces sujets qui plus est sont peu conventionnels et plutôt iconoclastes.

S'attaquer à Homère, la tâche est ardue et justifiée à mon sens. D'ailleurs, la réalité de cet auteur a été remise en question depuis longtemps, figure mythique qu'il est : l'aveugle qui détient le savoir (son nom signifie "celui qui suit", pour un aveugle qui est guidé, c'est normal, mais peut-être suit-il aussi la tradition et les obligations du pouvoir en place). La paternité de l'Odyssée est aussi remise en question et puisqu'elle serait plutôt l'oeuvre d'une femme on devrait parler de maternité.

 

Son problème, c'est qu'il (l'oeuvre homérique, pour être prudent) fixe, fige une tradition orale qui est par nature fluctuante, adaptative et pluri-originelle et souvent plus riche et truculente (oui avec de l'humour!), et ceci selon les obligations et pressions religio-politiques de son époque. On appelle ça l'écriture et il faut le dire elle a fait beaucoup de dégâts (il suffirait de prendre un autre exemple plus proche et récent et basé lui-aussi sur les traditions orales : Perrault). Ainsi l'écrit non seulement devient dogmatique instrument de pouvoir mais en plus retourne dans une certaine tradition de transmission orale contrainte et galvaudée, sans toutes les qualités d'adaptation et de spontanéité, en nous faisant croire qu'elle est La tradition.


RV Comme j'espère bien battre le record de longueur de commentaires - tout ça à partir d'un "beautiful"! - je poursuis :

J'ai l'impression aussi que Homère -ou l'auteurisation!- et Ulysse ne font qu'un.

Tout se passe comme si le héros créait sa propre histoire avec de la prouesse, des aventures, des malheurs glorifiants, des fantasmes réalisés (dans le réel de la littérature) d'où il s'en tire bien et à bon compte (d'auteur...). C'est pour ça, comme tu l'as fait remarquer, Jean-Marc, qu'une distance est mise entre lui et le merveilleux, le fantastique.

 

JMM Je ne sais pas si Ulysse et Homère ne font qu'un. C'est amusant que tu dises ça d'ailleurs.Parce que ça ma souvent effleuré l'esprit.Je dis bien effleuré, parce que je ne l'ai jamais pensé consciemment. Je ne me le suis jamais dit en fait.Je n'ai jamais fait le lien rationnellement. C'est pour cela que dans un de mes commentaires précédents je disais (un peu naivement voir bêtement même, si les deux ne font qu'un) que je ne savais plus si c'était Ulysse que je n'aimais pas ou Homère. Parce ce qu'à chaque fois que je réfléchis à l'un ou à l'autre, je suis renvoyé de l'un vers l'autre. Intuitivement. Mais attention sans jamais avoir identifié les deux comme étant un seul et même homme.

 

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Yuka Ikeda beautiful



RV Did you note the lightness apples?


YI (~o~)

 


RV Maybe apples of lightness? The spots (marks, as on fruits) on the lens. As if i was a tree, an apple-tree...


Valerie Jones plutot light apples...

 

 

 

RV Merci Valerie Jones pour la précision,

Apparemment ni "light" ni "lightness" ne semblent exister en tant qu'adjectif et du coup j'avais opté pour le mot qui me paraissait le plus abstrait ou général. Et nous-autres, francophones, avons du mal à utiliser des substantifs qui se transforment en adjectifs (un truc comme ça).

 

En tout cas ces mots sont intéressants car ils contiennent à la fois les sens de "lumineux" et de "léger"; ce dernier correspondant aussi très bien à l'image concernée avec la légèreté de ses "bulles").

 

Tag(s) : #Arts & Artistes
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